mercredi 28 mars 2007

lundi 26 mars 2007

Après on parlera de choses plus futiles



Qui a revu l'Auberge espagnole hier ? qui a regardé le générique avec une moue convenue "ben on choisit pas tous de devenir écrivains c'est tout" ? Pour la tranche d'âge à laquelle j'appartiens, celle qui écrit "repasser chemises" et "souscrire PEL" dans son agenda, le constat commence à être amer. Pour un métier choisi combien de vendeurs de volets roulants ou de communiqués de presse pompeusement appelés "articles" ? Je ne fais pas exception à l'infâme défaite des idéaux : j'embauche pour mon premier Cdi en presse éco la semaine prochaine. Autant vous dire que je n'en mène pas large. Je ne jette pas la pierre. Et on n'est pas tous Pierre Carles. Si vous ne voyez pas de quoi je veux parler, ce documentaire indispensable sur l'indépendance des médias et en particulier des chaînes de télévision. Tout le monde en prend pour son grade : Schneidermann se paie même un ticket pour un tour complet. Voir : la séance de maquillage avec Messier. Schneidermann lui demande d'un ton complice : "On peut vous demander quelques chiffres sur Vivendi ? N'ayez pas peur, on en a juste besoin pour la présentation, ce n'est pas pour l'antenne. Ce sera plus glamour… Après on parlera de choses plus futiles." Illustration de l'infâme défaite. Encore hier soir : sur la sixième, la dernière campagne de Jean-Marie. Le Pen invité chez France 24. Brosse à reluire. Le Pen au cimetière chinois de Noyelles. Provocation suivie passivement par les journalistes. Qui en redemandent avec des photos entre les croix. Le Pen qui congédie les mecs d'Enquête exclusive. "Vous n'en avez pas eu assez (d'images) ? Vous commencez à m'emmerder là. Je me plaindrai à votre direction." Allez va jouer avec ta caméra, on t'appellera quand on aura besoin de toi.


(en lien, radio Istambul, les pieds dans le Bosphore, les oreilles en voyage)

dimanche 25 mars 2007

Art and arse

TTC ? Faut dire, c'est vraiment juste une histoire de claque sur les fesses. Un truc pour émoustiller les jeunes coincés à la recherche de la cool attitude. Genre :



En fait, ça m'a fait penser aux poses rocky rockettes de mes anciens élèves. Une autre Angleterre. Où les courses punitives de plusieurs miles ont encore cours. Et les rumeurs de pédophilie continuent de défrayer la chronique. La musique comme retour de baton des éducations trop corsetées ?
Autre retour, en France, où Ken Loach soutient Olivier Besancenot. Merci Ken. Nonobstant temps pourri à Paris. Si vous ne l'avez pas encore fait, ce test du Monde qui vous permettra de savoir pour qui vous voudrez voter. Pratique ? Comme si le quotidien généraliste le plus lu de France ne faisait pas lui aussi sa petite campagne. Au centre, toujours plus au centre. (en lien dans le titre cette vidéo hilarante sur les "artistes de droite")

vendredi 23 mars 2007

Pharmacopter

Au British (musuem) se tient en ce moment une exposition qui devrait intéresser ma copine JL, et tout un chacun dans la mesure de sa curiosité. C'est l'histoire d'un mec. Et d'une femme. Racontée sur le mode "Dis-moi quels médocs tu prends, je te dirai qui tu es". 14000 par tête de pipe. Et un cancer au bout.
Vu dans les bacs à merde anglais, cette Une : "Elle reçoit un anneau gastrique pour ses 15 ans". Page suivante : la nouvelle tenue de Vic Beck. Comme dirait l'autre :



En lien : Brassens assassine la chanson française (merci Nico). Si je ne suis pas décédée d'une indigestion de junk food, TTC demain soir... a va faire mal aux zoreilles.

mardi 20 mars 2007

I ain't bovvered



(Blair joue, dans son propre rôle, pour ce sketch avec Catherine Tate, actrice de comédies britiches. Le prime minister s'y moque d'un tic de langage populos : "I ain't bovvered". Littéralement (ou presque) : "je n'en ai cure". Ce sketch a été réalisé pour le "BBC Red Nose Day fundraising programme of 2007". L'équivalent du Téléthon. Official link in the title.)

lundi 19 mars 2007

Perchée sur deux roues


Allez, j'avoue : j'ai tenu trois jours. Bon, en trois jours, je suis quand même arrivée à Condom (on prononce la diphtongue à la fin) en passant par Montcuq (on prononce la lettre finale). Toute une éducation. Soit 170 kilomètres (sans compter les fois où je me suis perdue) de descentes et de montées, de fondrières et de chênaies, les cheveux collés au front, le sang qui cogne aux tempes.
170 kilomètres, c'est pas beaucoup mais j'avais une bonne raison de m'arrêter : d'abord la pluie. Ensuite la finale des 6 nations au café des Sports de Lascaure. Une soirée à l'enclume, c'est-à-dire le bout du comptoire, sous la télé qui retransmet le tiercé. Une place d'honneur dans l'équipe de gascons locaux. A l'affiche : Jean, "demi-aristo" et gentil dingue qui vit avec sa vieille mère dans le chateau voisin. Régis, carreleur de son état et ancien avant-centre qui se chargea de me faire piger les règles entre deux rasades du "rouge au beau-frère". Serge, pied-noir renvoyé en Algérie comme parachutiste, qui ne veut plus se battre aujourd'hui que contre la truite, "et encore, seulement une fois par an".
Avant de partir, je lisais dans le train une interview de David Lynch qui expose en ce moment à la fondation Cartier, où il parlait de la joie d'attraper des idées au vol et de celle, au contraire, de ne penser à rien. Lui parle de "méditation transcendentale". Moi je dirais "faire le vide". Quand, sous chaque coup de pédale, l'esprit se libère sous l'effet combiné de l'effort accompli et de la concentration sur ce "putain de dérailleur". Je dis ça sans méchanceté, j'ai beaucoup de tendresse pour mon dérailleur. On a vécu des moments forts tous les deux. Sur cette petite philosophie à deux roues, je vais plonger ma zénitude toute neuve dans la pression plus tumultueuse de Londres. Le Retrouved me suit de ce pas.
(en lien le texte intégral de l'oeuvre qui comprend ce passage saurez vous deviner laquelle ? "Que dites-vous ? C'est inutile ? Je le sais ! Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non ! Non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !")

lundi 12 mars 2007

Transparence


Bon alors mes petits canards, faut qu'on parle. Vous savez tous, ou presque, qui je suis. Je vous écris à visage ouvert, blanches mains, yeux candides avec des petites étoiles tirlili tralala. (De toutes façons, on avance tous plus ou moins à découvert sur internet. Je dis pas non plus que je connais toutes vos adresses IP, calmons-nous.)
Pour ceux qui croient me connaître, je vais même vous avouer qu'hier, à environ 2h15 du matin, j'ai fait mon choix et qu'en avril mon bulletin ira à une femme pour laquelle je n'aurais jamais imaginé devoir opter. Mais c'est comme ça, on change. Cinq ans plus tôt, j'avais pas voté. Ni au premier ni au second tour. J'étais en Angleterre et à l'époque je comptais bien y rester.
Hier, je suis allée au 50. C'est un petit rade, rue de Lancry, vers le canal Saint-Martin. On y chante le dimanche. Chacun gueule sa p'tite chanson et tout le monde reprend le refrain en choeur. C'est comme à la maison mais sans les crêpes de maman. Un monde meilleur où on partage et on aime son prochain. Dans ces moments-là, je voterais pour le facteur sans hésiter. Mais bon, faut pas déconner.
Je vais vous laisser quelques temps. J'ai un urgent besoin de nature là. Vais aller me refaire les poumons sur les GR de la vallée du Lot. Toute seule. Mon sac à dos, mes crampes, mon Rivage des Syrtes qui n'avance pas. Revenir le mollet rond et l'âme légère. (Je vous parlais de Baudrillard : un entretien avec Télérama dans le titre)

dimanche 11 mars 2007

Beau temps, hein ?



Jean Baudrillard est mort. Oui, je suis à la bourre mais le printemps, lui, est en avance. A ce propos. Attention aux gelées impromptues de mars... Jardening et podcastage. Découverte de saison. Mon balcon ne saurait s'en plaindre. Les Victoires de la musique. Ont consacré une belle âme dans un corps malade. C'est trop souvent le contraire pour qu'on s'abstienne de le saluer. Hier soir, Christian Scott au Sunset, 23 ans, le printemps de la trompette. Haut les coeurs ! (dans le titre, Radio Grenouille, ça vient de Marseille et ça sent bon les beaux jours)

vendredi 9 mars 2007

"Il n'y a pas que la vraie vie dans la vie"


Et si on parlait d'Arte ? Il y a des gens au chômage qui peuvent passer leurs journées devant des séries. Moi je vis avec Arte sous perfusion. Je regarde tout. Tout à l'exception des documentaires animaliers. Je veux pas me laisser émouvoir par une mangouste ou un iguanodon.
Un reportage dont je voulais vous parler. A priori pas du tout sexy : les dernières colporteuses de Tokyo. Des japonaises qui affichent 80 balais au compteur et des rhumatismes qui se transforment en calvaire. Des femmes toutes sèches, bossues, qui ne peuvent pas s'arrêter de travailler. Leur tâche : porter en ville des "baluchons" qui font l'équivalent ou plus de leur poids pour vendre les légumes qu'elles ont cultivés chez elles. Pas très sexy, hein ? Sauf qu'à travers la confrontation avec les générations suivantes apparaît la valeur du sacrifice de celle qui au départ voulait écrire des poésies, qui a dû épouser un militaire violent et macho pour donner un descendant à sa famille et doit enfin affronter l'indifférence de son fils sur la question des terres familiales. En regardant ces images, je pensais au vieil homme d'Hemingway, incapable de renoncer à son bateau, ses filets et son espadon (ici le discours d'Ernest quand il reçoit son Nobel). De la difficulté, pour eux, de ne pas transmettre. Et de la difficulté, pour nous, d'être libres.
Ce soir, deux documentaires sur René Char. Je suis pas revenue dans la vraie vie moi... (dans le titre, on parle de la nouvelle télé pour les geeks, cheers !)

jeudi 8 mars 2007

C'est la poule qui philosophe

Pour la journée de la femme, Simone Weil se rallie à Sarkozy. Merci. Non, c'est trop. Côté masses, je veux dire côté télé, c'est révélateur : pas de soirée spéciale mais un choix subtil qui balance entre Police scientifique, Bond, appelez-moi Bond et ce documentaire programmé par Arte sur des femmes albanaises qui décident de vivre en hommes. Heureusement, il reste quelques exceptions.
Et puisque selon l'adage du titre (ne me demandez pas avec qui je traîne passées 22h)... une idée que j'ai eu ce matin en me rasant (libération de la femme oblige) et que je vous livre en vrac : et si la démocratie ne valait que parce qu'elle donne l'impression au peuple de gouverner, garantissant la paix sociale et le renouvellement, artificiel mais nécessaire, des chefs. Comme si on ne savait pas depuis longtemps qui sont ceux qui nous gouvernent. Cf cette série anglaise sur les haut-fonctionnaires et leur influence au long cours... (en lien, aujourd'hui, rien à voir : la Suisse envahit le Liechtenstein)


mercredi 7 mars 2007

Hum, ça sent le napalm !

En lisant l'excellente lettre quotidienne de Télérama, j'ai appris que certains sites (un turc en l'occurence) élisent le fameux "the smell of the napalm in the morning" en tête d'un classement des scènes d'anthologie. Etrange tout de même. Et aujourd'hui, comme tous les mercredi, sortent les lots de comédies déjà éculées, de films d'action cent fois répétés, de divertissement à grosses ficelles, pop corn-kleenex, larme facile et blagounette pétaradante. Ne serait-il pas temps d'agir ? Et faut-il ? (priver les bonnes gens de leur bonne soupe...etc, c'est une question)
Lors de la remise des Césars, Pascale Ferran, la réalisatrice de la coquine de Chatterley alertait sur la situation du cinéma français d'auteur en ces termes : «Leurs auteurs, de Renoir à François Truffaut, de Jacques Becker à Alain Resnais, avaient la plus haute opinion des spectateurs à qui ils s'adressaient et la plus grande ambition pour l'art cinématographique. Ils avaient aussi, bon an mal an, les moyens financiers de leurs ambitions. Or, ce sont ces films-là que le système de financement actuel, et en premier lieu les chaînes de télévision, s'emploie très méthodiquement à faire disparaître.» En appelant aux candidats à la présidentielle. «Il leur reste 55 jours pour oser prononcer le mot "culture".»
Faut-il le rappeler, le bouclage financier de Lady Chatterley a dû se faire, du côté des chaînes, avec le seul soutien du secteur de production télé, pas ciné, d'Arte. (Pour la peine, aujourd'hui, vous regarderez une de mes scènes préférées : l'arrivée de l'aviateur André Jurieu au Bourget dans la Règle du jeu de Renoir.)

mardi 6 mars 2007

Maa maa maa... oh toh toh toh

J'aurais mieux fait d'aller manger des sushis...
La soirée politique a été indigne de tout commentaire. Pour ma part, j'en retiendrai l'audacieuse choucroute d'Audrey Pulvar. Et cette inquiétante tendance à faire parler les "citoyens". Parmi les représentants de la société civile invités ce soir-là sur le plateau pour incarner les "problèmes quotidiens des Français", l'une s'inquiétait de ne pas avoir obtenu de réponse "sur comment irradier la précarité". L'autre regrettait que tous les politiques ne puissent se mettre ensemble pour proposer des solutions. Sourire crispé de Besancenot et de Villiers. Réponse docte de Coppé : "Des fois, ce n'est pas possible". C dans l'air, rediffusé peu après, s'intéressait à l'ardent sujet des sondages. De la pertinence des modèles de prédiction, de l'évolution des pannels par rapport à celle de la population, du problème des sondages commandés par (le FN, les RG...) et bien évidemment de la plantade de 2002. Roland Cayrol, président du CSA : ce qui aurait dû inquiéter n'était pas tant la montée de LePen que l'effondrement de Jospin. Mais alerter sur ce point deux semaines avant le vote, après quatre ans de mise en scène UMP-PS... Il faut revoir cette émission de toute urgence si vous l'avez manquée.
(Dans l'actualité ouébienne, j'en profite pour vous signaler le dernier billet de Ma vie numérique, chez Télérama, Magic paddle et en particulier la vidéo Japanese Tradition qui vous permettra de comprendre le titre.)

lundi 5 mars 2007

Ex (it)

Des ex. Des fois, on en reçoit des lettres lamentables. Qui refoulent leur mauvaise conscience et l'envie d'en finir avec ces excuses de pure forme. Avec des abréviations et des expressions SMS. Des "à bientôt" qu'il faut lire comme des "je t'en prie, pas trop tôt quand même". Des autres qui disent "je m'en fous" ("mais ne m'oublie pas"). "Même pas mal" ("mais putain pourquoi t'as fait ça").
Des fois, on en reçoit des incroyables. Là, dimanche soir, j'en ai trouvé une dans ma boîte aux lettre qui m'a presque donné envie de m'envoler du côté des Balkans. Qui dit "Salut! Je vois que tu bouges. Comme un rêve qui échappe." Qui écrit "Je lis que tu fais des choses. Que le monde t'intéresse. Que tu traces sur ta voie les yeux grands ouverts." Qui conclue sainement "Tout va bien ici. Je t'embrasse"
J'espère qu'il ne m'en voudra pas. Je n'ai même pas choisi la plus belle.
C'est important un(e) ex. C'est comme un marque-page dans un livre. Qui dit à quel moment de votre vie vous avez réalisé qu'Amin Maalouf fait vraiment de la merde ou que vous ne finirez jamais Don Quichotte. Alors, voilà, je propose un classement des ex. Par genre littéraire. Lecteur, t'en penses ?



(Dans le titre, un site... hum... voyez par vous-mêmes. La prochaine fois, on parlera politique, ce sera plus utile.)

samedi 3 mars 2007

Et Bollywood dans trois semaines

C'était l'Egypte. Un vrai décor de cinéma. Prochaine escale : Madras-Pondichéry-Chandernagor. Oui, c'est scandaleux. Vous avez jusqu'au 29 mars pour les commandes en tissus, encens, drogues...

vendredi 2 mars 2007

La hauteur de la note

De la musique avant toute chose. Et un peu d'art aussi. Ce site incroyable, réalisé par les étudiants de l'école d'archi de Londres : une carte sonore de Capri. La techno-moderne classe à ramener de vacances. De l'art donc. Même à Budapest. Mais si. Et un sujet de débat. Depuis quelques temps, on me parle de Mika. Une grande révélation, un truc de ouf malade. Qui gagnerait les victoires de la musique s'il était français. J'ai écouté avec toute mon attention matinale d'un lendemain d'Andy Whaloo et une tasse de café qui passerait pas le contrôle anti dop du tour de France. Alors laissez-moi maintenant vous faire découvrir à titre comparatif ça... Lupen Crook également pur juice made in UK. Beaucoup moins de requêtes google mais un joyeux naturel et une sacrée couleur musicale. Et un site aussi. Pas de concert prévu pour le moment.
(Dans le titre, un autre groupe, belge. Au Point Eph le 27 mars. L'air vous dit quelquechose ? le fabuleux destin d'une mélodie qui devint musique de pute, euh de pub pardon .)