mardi 23 novembre 2010

Numéro zéro

Pour faire bonne mesure, et parce que j'adorais leur guide quand j'étais à Londres, je dois vous parler aujourd'hui de Le Cool. Un guide urbano-branchouille qui distille ses trouvailles sur une dizaine de villes dans le monde, en ration hebdomadaire, pour enchanter votre quotidien (la partie nocturne, essentiellement). J'attendais ma dose, telle Rénatan Démétan. On ne se quittait plus, pour ainsi dire.

Vincent, Andrew et Daniel (Midnight Juggernauts - Londres ICA - juin 2008 - photo : Robert Dylan Walker)


Quand j'ai découvert le numéro zéro de la version parigote, j'avoue, au début, j'ai eu un drôle de sentiment de déjà-vu. Entre le Connétable, le goûter Arte Radio, et les Midnight Juggernauts... je me sentais comme à la maison. Y a deux ans. Culture underground un peu en surface, quoi. (Et sinon, les Nuits Capitales tapissent le métro depuis trois bonnes semaines. Et puis l'étonnante idée de conseiller sérieusement l'expo sur la mort de la mère de Sophie Calle, hmmm... perso, j'ai pointé au Palais de Tokyo parce que y avait une queue longue de trois heures à Larry Clark et un début de pluie glacée... et j'ai béni le ciel d'y être allée avec la personne la plus gaie que je connaisse.) Mais là où j'ai pleuré, c'est l'opéra à l'UGC. Pitié, restez chez vous et écoutez France Musiques. Quitte à perdre totalement l'ambiance et la qualité sonore, c'est gratuit.

Espérons que les numéros suivants décollent un peu.

Trois petites photos de retour de Prague. Que le tchèque de l'humour il en a à revendre. Y a qu'à lire Kundera.

Classique, l'imagerie soviétique dans les anciens pays occupés. Bon esprit.

Eheh, un peu plus osé... (Balbin, c'est la bière locale)


Mon préféré : le lounge tamisé avec des mots évocateurs en français sur les murs... et des vidéos en boucle de Bob l'éponge ! Tchexy !

La prochaine fois, je vous parlerai du Noël danois que je vais célébrer ce vendredi avec un peu d'avance et mon saumon favori. Glögg, vodka, saucisses et blondinets torchés jouant aux chaises musicales. Jubiiiii.

mercredi 17 novembre 2010

Quand me vient le Rhône en Bouche

Au départ, je voulais vous parler de hammam mais ça s'est fini que j'ai failli choper une pneumonie dans mon string en papier alors que l'eau froide dégoulinait à grands flots des parois de la cave, dans laquelle on m'avait enfermée pour me faire suer, sur ma cellulite totalement indifférente au choc thermique. Enfin, au moins autant qu'à mes claquements de machoires la poulette du Paris-Marrakech en charge de "rebrancher les plombs". Au final, je suis repartie avec sur mes bleus (bien vue la déco "petits paniers par terre et meubles à angles biscornus qui ne servent à rien" pour jouer au roi du silence), les habits collés par un savon noir aussi naturel que résistant, en me promettant de ne pas utiliser le ticket retour sans une lampe frontale et des kleenex.

A ce stade-là, vous comprenez qu'il me fallait un petit remontant.

Le Rhône en Bouche. Je vous épargne les subtilités des nuances en terme de saveurs du bœuf bourguignon, ci-dessous. La meilleure critique que j'ai trouvée (lien ci-dessus, gym des yeux hop là) est américaine, oui monsieur, parfaitement, ces gens-là savent vivre : apéros-entrée-plat-dessert-une bouteille à deux, on mégote pas (par contre, ils savent pas lire : les 7 euros de "bouchon", c'est pas selon le sort que tu réserves à la bouteille ! c'est juste pour la laïssence buddy).



Du coca light, on y arrive. Je m'étais promis, donc, d'aller goûter aux plats de cet ancien médecin, que je vois presque tous les jours fumer devant son pas de porte, en remontant de la place Saint-Georges.

L'avisé conseil venait, rendons à César, de Sarah, spécialiste internationale des aventures de Pénélope Cruz et Britney Spears, et coiffeuse dans le civil. Entre deux exégèses sur les probabilités comparées de prendre du cul ou du ventre quand on arrête de fumer, la gironde lyonnaise m'avait confié le secret de sa survie gastronomique à Paris : la fameuse "cave à manger" d'à côté, selon l'acception du proprio. Un type qui va tous les jours faire ses courses dans les primeurs du quartier, c'est frais quand même.

Si vous avez deux minutes (et c'est une litote), n'hésitez pas à lui tailler le bout de gras, au patron. Michel qu'y s'appelle. Il va d'abord vous recommander les vins qui vont bien avec le plat. Ah oui, plat unique (vérifiez si vous aimez : l'ardoise est toujours en vitrine), mais verres pluriels. Puis, si le service est sur la fin ou que votre tête lui revient, il vous fera par le menu le récit de ses vies antérieures. En vrac : de la pneumologie, de la publicité, une librairie spécialisée en polars, où se sont croisés Ellroy et Varga (enfin, "croisés", c'est une formule de journaliste, on se comprend).

Résultats des (three) courses : ce fut bon. Deux jours plus tard, on y est retournés avec les fines gueules de la famille. Ce (re)fut bon. Là, quand c'est bon deux fois de suite dans la même semaine, avec rien à redire et plein de choses à raconter, c'est qu'il faut vous donner l'adresse. Avant qu'elle soit trop courue, si vous voyez ce que je veux dire. Parce qu'on est pas loin de la rue des Martyrs et qu'il y a une vingtaine de places à tout casser.


La prochaine fois, je vous parlerai de cette expo admirable dans le sous-sol du palais de Tokyo, où entre les gravats et les fils dénudés, on peut observer le décès filmé de la mère de Sophie Calle. A la fin, elle reconnaît qu'elle ne vit pas tout ça très bien. Et elle se résout à appeler une voyante.

Un dernier mot pour la route. "QUIPROQUO, nm. : Confusion malencontreuse et d’effet comique entre plusieurs personnes ou problèmes d’ordres différents, qui résulte généralement dans l’invasion de la Pologne." (extrait de l'optimal Dictionnaire du Pire, que je veux bien pour Noël, avec ce coffret collector des Prix Albert Londres vidéos si jamais il reste des sous merci). En ce qui me concerne, je vais tenter d'envahir la République tchèque ce week end. Et le hammam de l'hôtel, avec mon électricien préféré. On ne sait jamais.

mercredi 3 novembre 2010

Mon côté Germaine

(œillade aux amis de Mon côté Manouche, qui militent pour leur part contre le réchauffement climatique en foutant le feu aux salles de concert)



En flânant de ci-de là, que trouve-je ? Ce petit poème de circonstance (si Carrefour vend déjà des calendriers de l'Avent, je peux bien vous ramener mes Rois Mages non ?)

Three Wise Ones

The three wise men
Travelled for days before reaching Bethlehem
And arrived after the birth
They stood and viewed the scene in awe
And knelt reverently in the lords presence
Then gave their gifts of Gold, Frankincense and Myrrh

The three wise women
Would have stopped to ask directions
And arrived before the birth
They would have delivered the baby
Then they would have cleaned the stable and cooked a meal
Before giving the baby really useful gifts

C'est mon côté Germaine ; ça me dilate la rate. J'en pleurerais presque.

En #2, ce lien pas croyable parce que c'est la semaine de la Finance solidaire alors quand même youpi quoi. Merci Jessy. Y a des gens foutrement généreux.

En #2 bis, une histoire de mon crû, rapport à un matelas qu'est creusé en son mitan et qui fait de la Princesse au petit pois et du Bel au bois dormant une pagaille de chairs entremêlées (la nuit) et d'esprits chagrins (le jour).

J'appelle Emmaüs pour savoir s'ils veulent passer le prendre. Ils me répondent qu'ils ne se déplacent pas pour si peu (il faudrait ajouter d'autres meubles ou encombrants, j'ai proposé le voisin paraplégique mais ils n'avaient pas l'air intéressés).

Clémentine, la petite collègue de boulot, me demande puisqu'elle a entendu que je voulais donner un matelas si elle ne pouvait pas en être la bénéficiaire. Je lui dis que bien sûr, mais ça peut aller pour une personne, pour deux bof. Elle répond : ah oui, il faut que je vérifie avec la personne à qui je vais louer alors.

- gné ... ?

- Ben oui, j'ai hérité d'un appart et je dois le meubler pour le louer, ça coûte trop cher...

En #3, et en vrac parce qu'on va pas y passer la Noël, des groupes facebook comme même Germaine elle aurait pas osé : "Mes enfants me vouvoient, et alors ?" et "Brest, c'est mieux que Rennes". Sauf que, en fait, depuis que Guiseppe a sa page, moi j'en mouille mes bas de contention.

Pour fêter la naissance du Chraïst, rappelez moi de vous parler de Charlie Bukowski, que je sors voluptueusement de mon sac mémère entre Pigalle et Falguière. Ce qui, entre nous soit dit, est déjà un putain de grand écart.