mercredi 17 novembre 2010

Quand me vient le Rhône en Bouche

Au départ, je voulais vous parler de hammam mais ça s'est fini que j'ai failli choper une pneumonie dans mon string en papier alors que l'eau froide dégoulinait à grands flots des parois de la cave, dans laquelle on m'avait enfermée pour me faire suer, sur ma cellulite totalement indifférente au choc thermique. Enfin, au moins autant qu'à mes claquements de machoires la poulette du Paris-Marrakech en charge de "rebrancher les plombs". Au final, je suis repartie avec sur mes bleus (bien vue la déco "petits paniers par terre et meubles à angles biscornus qui ne servent à rien" pour jouer au roi du silence), les habits collés par un savon noir aussi naturel que résistant, en me promettant de ne pas utiliser le ticket retour sans une lampe frontale et des kleenex.

A ce stade-là, vous comprenez qu'il me fallait un petit remontant.

Le Rhône en Bouche. Je vous épargne les subtilités des nuances en terme de saveurs du bœuf bourguignon, ci-dessous. La meilleure critique que j'ai trouvée (lien ci-dessus, gym des yeux hop là) est américaine, oui monsieur, parfaitement, ces gens-là savent vivre : apéros-entrée-plat-dessert-une bouteille à deux, on mégote pas (par contre, ils savent pas lire : les 7 euros de "bouchon", c'est pas selon le sort que tu réserves à la bouteille ! c'est juste pour la laïssence buddy).



Du coca light, on y arrive. Je m'étais promis, donc, d'aller goûter aux plats de cet ancien médecin, que je vois presque tous les jours fumer devant son pas de porte, en remontant de la place Saint-Georges.

L'avisé conseil venait, rendons à César, de Sarah, spécialiste internationale des aventures de Pénélope Cruz et Britney Spears, et coiffeuse dans le civil. Entre deux exégèses sur les probabilités comparées de prendre du cul ou du ventre quand on arrête de fumer, la gironde lyonnaise m'avait confié le secret de sa survie gastronomique à Paris : la fameuse "cave à manger" d'à côté, selon l'acception du proprio. Un type qui va tous les jours faire ses courses dans les primeurs du quartier, c'est frais quand même.

Si vous avez deux minutes (et c'est une litote), n'hésitez pas à lui tailler le bout de gras, au patron. Michel qu'y s'appelle. Il va d'abord vous recommander les vins qui vont bien avec le plat. Ah oui, plat unique (vérifiez si vous aimez : l'ardoise est toujours en vitrine), mais verres pluriels. Puis, si le service est sur la fin ou que votre tête lui revient, il vous fera par le menu le récit de ses vies antérieures. En vrac : de la pneumologie, de la publicité, une librairie spécialisée en polars, où se sont croisés Ellroy et Varga (enfin, "croisés", c'est une formule de journaliste, on se comprend).

Résultats des (three) courses : ce fut bon. Deux jours plus tard, on y est retournés avec les fines gueules de la famille. Ce (re)fut bon. Là, quand c'est bon deux fois de suite dans la même semaine, avec rien à redire et plein de choses à raconter, c'est qu'il faut vous donner l'adresse. Avant qu'elle soit trop courue, si vous voyez ce que je veux dire. Parce qu'on est pas loin de la rue des Martyrs et qu'il y a une vingtaine de places à tout casser.


La prochaine fois, je vous parlerai de cette expo admirable dans le sous-sol du palais de Tokyo, où entre les gravats et les fils dénudés, on peut observer le décès filmé de la mère de Sophie Calle. A la fin, elle reconnaît qu'elle ne vit pas tout ça très bien. Et elle se résout à appeler une voyante.

Un dernier mot pour la route. "QUIPROQUO, nm. : Confusion malencontreuse et d’effet comique entre plusieurs personnes ou problèmes d’ordres différents, qui résulte généralement dans l’invasion de la Pologne." (extrait de l'optimal Dictionnaire du Pire, que je veux bien pour Noël, avec ce coffret collector des Prix Albert Londres vidéos si jamais il reste des sous merci). En ce qui me concerne, je vais tenter d'envahir la République tchèque ce week end. Et le hammam de l'hôtel, avec mon électricien préféré. On ne sait jamais.

1 commentaire:

clio a dit…

pas de oui mais! Y en a un que je vais présenter à Michel!!!