vendredi 27 octobre 2006

T'as voulu voir Pabu et on a vu Pabu

"Engagez-vous qu'ils disaient, vous verrez du Pabu !"
(Rires autour de la machine à café, la scène se passe dans les bureaux d'un quotidien, à l'approche du week end...)


Mon prochain défi en terme de "reportage terrain" me ramène, comme une vague irrésistible, en Bretagne. Vous pensez Brest, Quimper, Paimpol ? Que nenni. Pabu.
Pas Saint-Pabu, bourgade du Finistère, du côté de Lampaul-Ploudalmézeau et Tréglonou.
Mais Pabu, Pabu tout court, dans les Côtes d'Armor, entre Guingamp et Folgoat.
Vu que je n'ai pas vraiment le choix entre y aller et faire semblant, vu qu'en plus je vais y passer deux jours parce qu'à l'heure où j'aurai fini mon interview, le dernier bus sera parti, je me suis un peu documentée sur mon exotique destination.
Au bout de quelques pages web, mon âme de localière s'est émue.
Pabu, on dirait une blague au début. Un condensé d'imaginaire bretonnisant et de caricature franchouillarde. Pabu, en breton, c'est un saint fondateur qui se dispute la gloire de l'évangélisation en Armorique avec le grand Tugdual. A l'origine de Pabu, le village, il y eut le territoire de "Tre Biz" : la trève de la pointe, entre le Trieux et le Frout. Célèbre pour les pèlerinages qu'y faisaient les épileptiques, Pabu est aussi renommé jusqu'en 1914 pour ses poteries. Les gens de Pabu n'ont pas de monuments historiques mais un club de foot et même une gazette. Il y a aussi un camping qui s'appelle pareil mais qui n'est en fait qu'une colonie créée sur la côte la plus proche par d'intrépides pabuais découvrant les bains de mer au début du siècle dernier.

J'appelle mon contact sur place. C'est l'histoire d'un gamin lourdement handicapé. Je fais gaffe. Ne pas s'appitoyer, garder de la compassion quand même. Ménager la mère que je vais interroger sur ses difficultés, sa fatigue, son isolement...
"Vous êtes contente de venir faire un petit tour en Bretagne ?" qu'elle demande la mère. "Bah, oui, en plus, je connais pas du tout ce coin là" je réponds, pas complètement convaincue. "Soyez pas gênée, les journalistes j'en ai vu. Vous viendrez déjeuner, je vous ferai une omelette et on pourra causer. Faut rester simple, hein !"

Tout d'un coup, j'ai presque envie d'y aller, à Pabu. J'irai pas cracher sur leur dolmen. Peut-être même qu'il y aura un bout de soleil dans le ciel breton. J'aime pas l'omelette mais je suis sûre qu'elle sera bonne. J'achèterai leur gazette et j'irai faire un tour dans l'église. Chez ces gens-là... on ne part pas, monsieur, on est là.

3 commentaires:

La Thilde a dit…

Même pas vrai, j'y ai Pabu, enfin pas encore...

Anonyme a dit…

Oui c'est ce'la
Pabu pas pris...
Tu verras dans le cidre de ce coin-là y'a d'la pomme...mais pas que!

Sinon par simple curiosité, si tous les chemins menent à Pabu, est-ce qu'il y en a un qui passe par Rennes?

Si t'en peux plus de pabu, tu connais maintenant la direction de notre home sweet home!

Anonyme a dit…

Je passe par là par hasard ... et je te donne un conseil en passant : t'aurais mieux fait d'aller à Saint Pabu parce que Lampaul Ploudalmezeau c'est le plus beau coin du monde !
;-)