jeudi 30 août 2007

Eloge du prochain

Si je voulais faire remonter mes courbes de fréquentation, le nombre de commentaires et les envois de bouquets de fleurs anonymes, je vous parlerais paillettes. Je vous parlerais de la petite sauterie du Medef (tout le monde s'en bat la rosette) ou de celle du WE à LaRochelle (pareil sauf que la mer fait une plus jolie toile que Jouy). Je vous parlerais du dernier Chabrol ou du Bégaudeau de la rentrée. Mais non. Je vais plutôt vous infliger des vieux Char tirés de, respectivement, et respectueusement, Recherche de la base et du sommet, Eloge d'une Soupçonnée et Les Matinaux :

L'obsession de la moisson et l'indifférence à l'Histoire sont les deux extrémités de mon arc. L'ennemi le plus sournois est l'actualité.

On ne partage pas ses gouffres avec autrui, seulement ses chaises.

Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.
Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.
On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.
Dans mon pays on remercie.

NB : "la bonne foi du vainqueur" est une référence à la propagande pétainiste.

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