vendredi 9 mars 2007

"Il n'y a pas que la vraie vie dans la vie"


Et si on parlait d'Arte ? Il y a des gens au chômage qui peuvent passer leurs journées devant des séries. Moi je vis avec Arte sous perfusion. Je regarde tout. Tout à l'exception des documentaires animaliers. Je veux pas me laisser émouvoir par une mangouste ou un iguanodon.
Un reportage dont je voulais vous parler. A priori pas du tout sexy : les dernières colporteuses de Tokyo. Des japonaises qui affichent 80 balais au compteur et des rhumatismes qui se transforment en calvaire. Des femmes toutes sèches, bossues, qui ne peuvent pas s'arrêter de travailler. Leur tâche : porter en ville des "baluchons" qui font l'équivalent ou plus de leur poids pour vendre les légumes qu'elles ont cultivés chez elles. Pas très sexy, hein ? Sauf qu'à travers la confrontation avec les générations suivantes apparaît la valeur du sacrifice de celle qui au départ voulait écrire des poésies, qui a dû épouser un militaire violent et macho pour donner un descendant à sa famille et doit enfin affronter l'indifférence de son fils sur la question des terres familiales. En regardant ces images, je pensais au vieil homme d'Hemingway, incapable de renoncer à son bateau, ses filets et son espadon (ici le discours d'Ernest quand il reçoit son Nobel). De la difficulté, pour eux, de ne pas transmettre. Et de la difficulté, pour nous, d'être libres.
Ce soir, deux documentaires sur René Char. Je suis pas revenue dans la vraie vie moi... (dans le titre, on parle de la nouvelle télé pour les geeks, cheers !)

3 commentaires:

... a dit…

« Chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » (proverbe arabe)

Anonyme a dit…

Tu tu tu. Point de mépris pour les documentaires animaliers eh! Les mangoustes sont excellentes pour encaisser un retour de soirée à 6am...et puis l'histoire du tigre du bengale, quel délice!

La Thilde a dit…

what ? te suis pas ma belle (comme souvent !)