dimanche 3 décembre 2006

Dans un coin pourri du pauvre Paris...

Il m'arrive parfois, à mes heures perdues, de m'arrêter à mon local, comme disent les anglais pour désigner le pub le plus proche de leur sweet home, et de passer derrière le bar. C'est comme réaliser le fantasme de jouer à la marchande, en vrai. Bon, ça manque un peu de fruits et légumes mais il y a des compensations : une cloche qui fait dong, une caisse avec un tiroir qui fait ding, une machine à glaçons qui fait ploc et même une machine à laver qui fait vrrrrrr et qui crache plein de buée. Moi, ça m'éclate.
Mais vus de derrière le bar, les gens sont parfois étranges. Hier, un brave musicos aux mèches rebelles voulait qu'on parle du sens de l'histoire. Moi, je suis pas sectaire, je dis ok. Il avait sa petite idée là-dessus. Donc il en était à sa troisième pinte quand tout d'un coup j'ai entendu : "Homère, tu vois qui c'est ou pas ? Eh, pas celui des Simpsons, hein !!?" J'ai hésité à lui reprendre sa pinte mais dans le commerce, ça se fait pas.
Pourtant, j'en connais qui n'auraient pas hésité une seconde. Prenez Madame Paulo par exemple. Qui est-ce ? Aie, aie, aie. Je vais être obligée de vous révéler un des secrets les mieux gardés de la rive droite. Bon, je compte sur votre discrétion. Madame Paulo est la tenancière du plus petit bar de Paris qui s'appelle... Le Petit Bar. C'est plein d'habitués, c'est-à-dire cinq six personnes au maximum plus les canaris et le chat. C'est quelque part dans le 11e, du côté du gymnase Jappy, mais je vous en dis pas plus sinon Madame Paulo va me maudire quand elle vous verra tous débarquer (elle s'emmêle un peu dans les chiffres quand il y a trop de monde et ça l'agace).
Ce matin, je me suis arrêtée dans un autre bistrot du même genre. Où l'on balance entre le ravissement d'avoir découvert un lieu préservé de la modernité et l'impression d'être peu à peu envahi par l'authentique glauquitude des tables crasseuses et du plafond moisi. Le meilleur chemin pour y arriver est de sortir du marché des Enfants Rouges par la rue des Oiseaux, première à gauche, rue de Beauce, et d'aller prendre un café avant le déjeuner. Il n'y a pas de bière, rien à manger et si le patron vous demande de le tutoyer, vaut mieux obtempérer. Mais avec un peu de chance, sans convoquer Homère, il vous en racontera des histoires... (message personnel : rapport à notre discussion sur Brassens, sur le même site que celui vers lequel je vous dirige dans le titre, aller au CD 15, chanson n°7)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bah un de perdu un de perdu!
Quant à la chanson de Brassens, au sens figuré tous les jours ou presque mais le premier qui me propose ça au sens propre il va recevoir ma main dans la...
Merci encore la Tilde j'la connaissais point c'te mignonnette là! Fouchtra!
Sinon dans la revue des lieux de déperdition il y a le Moulin à café maison associative (http://moulin.cafe.free.fr) où on sert des jus de fruit et du café du commerce équitable mais pas d'alcool. Dedioux! j'va devenir réactionnaire moa! Vite vite un Picon bière pour me faire oublier ça!