mardi 15 mai 2007

La leçon de Cyrano

Six récompenses pour le Cyrano de la Comédie. Six Molières. Tant mieux pour l'institution. Touchée récemment par un scandale dont on a finalement peu parlé.
Je me souviendrai de cette soirée. Un 26 novembre. C'était ma première fois à la Comédie. Ma première représentation de Cyrano aussi. Peut-être la pression de l'orage qui planait sur Paris ce jour-là : ce fut également la première fois où j'étais aussi émue au théâtre. D'une bonne et profonde émotion de spectateur. On ne sort pas de Cyrano sans être convaincu de l'absurde d'être tiède, de la bêtise qu'il y a à jouer le comptable de ses heures et de ses entrées, de la beauté de cette rare qualité qu'est le courage. Je crois qu'une fois sortis de l'adolescence nous oublions la violence du désir. Le refus de l'hypocrisie. L'indignation, la sincérité, le goût du risque. Pour tout cela, j'ai commencé d'écrire sur le Retrouved. Pour retrouver le goût. Quelques mois et de nombreux billets plus tard, l'heure a sonné de se réveiller résolument. De s'engager si l'on veut que le monde change. Si l'on ne veut pas que le courage, la bonté... ne restent que des élégances de scène. Si l'on veut que la lumière de l'intelligence ne s'éteigne pas. Et que le désir revienne. Mais, pour Cyrano et ses acolytes, c'est pas gagné.

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